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Le pragmatisme au service de la transformation digitale

Parfois, ce n'est pas simple pour un opérationnel de faire remonter l'information. C'est au DSI d'aller vers eux et de les écouter. Si vous ne leur posez pas la question, personne ne vous le dira.

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Le podcast en résumé


Pour mener à bien la transformation digitale de KEYRUS, Fabrice Bullian a décidé d’être pragmatique et de ne s'intéresser qu’à ce qui est réellement fonctionnel. Dans cet épisode, il nous livre ses méthodes permettant de fournir des solutions adaptées aux besoins des directions métiers tout en étant très efficace.

La carrière professionnelle de Fabrice Bullian débute en 1995 lorsqu’il intègre Steria Group en tant que Project Manager. Après un passage chez Audilog, il travaille pendant treize ans pour SFR en tant que responsable de la sécurité des systèmes d’information, un poste qu’il retrouvera en 2016 au sein de Carrefour, couplé à celui de DSI. Il intègre par la suite Ingenico Group puis KEYRUS, entreprise pour laquelle il travaille actuellement en tant que CIO et CISO.

Au sommaire de ce podcast :

I) Recadrer ses besoins et ses équipes SI au sein d’un groupe d’envergure internationale. Présent dans 22 pays dispersés sur 4 continents, être le DSI d’une entreprise présente partout dans le monde nécessite une structuration particulière et une réelle compréhension des besoins pour mener au mieux la transformation digitale de son entreprise.

II) La collaboration avec les métiers et le pragmatisme au cœur de la roadmap de la DSI. Fabrice Bullian insiste sur la proximité avec les métiers, qui est l'élément central de la compréhension des besoins des directions et du choix de solutions adéquates à ces dits besoins. Il nous explique comment il se sert du pragmatisme comme accélérateur de la transformation digitale.

III) Etre DSI, c’est penser sur le long terme. Parti pour rester au minimum quelques années, le DSI doit penser sur le long terme. Fabrice Bullian livre quelques conseils aux DSI afin d’évoluer et d’être performant tout au long de sa prise de poste.

I) Recadrer ses besoins et ses équipes SI au sein d’un groupe d’envergure internationale


KEYRUS est une société de conseil spécialisée dans le développement de solutions technologiques de données et digitales innovantes pour la gestion des performances. Présente dans une multitude de pays, elle est composée de près de 3 000 collaborateurs dispersés un peu partout dans le monde. 

Cette présence à l'international a nécessité la nomination de responsables métiers dans chaque pays. Ils sont amenés à intervenir directement en Copil. Chacun de ces responsables anime un groupe de travail dans son pays, qui valide le besoin, ce qui permet à l'ensemble du groupe d'avance et d'arriver in fine à garantir une satisfaction utilisateur forte.

  • A la DSI, on fait énormément de choses. On s’occupe de tout ce qui est application métiers, infrastructures, développement et gestion des outils collaboratifs pour les collaborateurs, etc. Il y a beaucoup d’activités, du coup, on est bien occupé.


L’équipe de Fabrice Bullian est composée de trois pôles : 

  • une partie support collaborateur qui intervient sur tout type de sujets.
  • Une partie infrastructure réseau et serveur avec des administrateurs système et réseau qui maintiennent l’ensemble des équipements à jour.
  • Une partie projet qui va être au plus près des directions métiers, qui est attelé dans la stratégie de transformation digitale de KEYRUS. Il y a donc du pilotage de projet, certains configurent de nouveaux outils jusqu’à leur mise en œuvre. 

En soi, même si ce dernier pôle peut comporter certains profils développeurs, son équipe ne possède pas de développeurs attitrés. Si Fabrice Bullian sent qu’il est nécessaire d’avoir un profil développeur, il n’hésite pas à faire appel à des internes.

  • Je tiens personnellement à ce que le projet soit fait correctement. C'est-à-dire qu’il faut que la charge soit adaptée. On ne doit pas vouloir faire trop de projets pour au final, tous les faire mal et qu’il y ait des problèmes au bout. J’en ai parlé au PDG, et il a validé l’approche : on fera moins de projets sur un délai donné mais on les fait bien. Ceux qui ont été dépriorisés, on les fera plus tard.


Fabrice Bullian est arrivé en tant que DSI du groupe en septembre 2020. Son premier chantier a donc été de faire en sorte de reconstituer ses pôles de telle manière à ce qu’une partie de son équipe puisse s’occuper des projets en cours et futurs. Les différents pôles n'ont pas forcément les mêmes besoins, et certaines doivent pourtant intervenir avec les mêmes solutions. 

Pour Fabrice Bullian, la phase de cadrage du besoin est d'autant plus primordiale, et elle doit être menée avec une vision stratégique sur l'évolution des applications, mais aussi sur les conséquences qu'auront tous les changements de process pour les métiers. À la fin, tous les utilisateurs doivent être satisfaits, sans que certains n’aient été oubliés.

Bien entendu, les directions métiers impactés par l'abandon de priorité de certains projets ont été prévenues le plus tôt possible et ont été mises au courant de la roadmap mise en place par la DSI.

  • Encore une fois, les gens préfèrent qu’on leur dise que leur projet sera fait plus tard mais il sera fait et bien fait, que de dire “Bah non, on a pas le budget pour le faire, désolé”. Là, c’est pas le cas et ça se passe très bien !

À retenir :

  • La phase de cadrage est primordiale afin de cerner les besoins des directions métiers afin de prioriser certains projets. Mener une multitude de projets en même temps est quelque chose de très complexe. Il vaut mieux réduire son nombre de projets sur une durée et en reporter d’autres que de tout faire en même temps, au risque de s'emmêler les pinceaux. Une présence internationale nécessite une organisation particulière. Nommer des responsables dans chaque pays permet d’avoir un véritable point d’ancrage pour se tenir au courant des avancements.


II) La collaboration avec les métiers et le pragmatisme au cœur de la roadmap de la DSI

On peut pas se permettre, car on n’a pas le temps et la ressource, de tester plusieurs solutions. Donc on a fait un cadrage avec différentes solutions pour choisir le meilleur d’entre eux. Mais là encore, ce n’est pas la DSI qui a choisi la SaaS toute seule : on a tout de suite embarqué avec nous les opérationnels.

Lorsque la DSI découvre une nouvelle solution, les opérationnels sont directement mis dans la boucle et le découvrent quasi en même temps. Ensemble, ils vont faire un bilan sur les différentes démos (avantages et inconvénients) pour sélectionner ensemble les produits qui leur conviendraient et qui couvriraient au mieux leurs besoins.

Souvent, les produits ne couvrent pas à 100 %, mais l’intérêt de collaborer avec les directions métiers est double. D’une part, les métiers sont au courant que le produit n’est pas adapté à 100 % à leurs besoins et d’autre part, les besoins manquants ont été identifiés et ont été validés par les opérationnels.

Je pense que ce qui fait que les démos ne sont pas en partenariat, c’est le manque d’organisation. Dans les très grosses structures, c’est très compliqué de faire ça car des responsabilités sont diluées, les organisations très complexes, et il y a aussi des enjeux politiques. Du coup, c’est très dur de dire qu’on onboard les opérationnels dans ce processus pour les démos.


Au sein de KEYRUS, même si l’entreprise est immense, la DSI est plus restreinte que dans d’autres groupes tout aussi imposants. Il existe donc une proximité avec les opérationnels qui permet ce genre de collaborations. Même pour ce qui est du budget, ce sont les directions métiers qui ont la mainmise dessus : c’est donc eux qui vont indirectement accorder ou non un budget à la DSI, d’où l’importance de discuter ensemble et de collaborer pour mieux cerner les besoins des uns et des autres.

On ne vise pas la perfection tout de suite. On cadre pour couvrir 80 à 90 % du besoin et ensuite on adapte. Les petits delta qui manquent et toute autre chose qui manque, on le voit bien après. Avec cette méthode, on avance vite, on couvre un bon pourcentage et ce qui reste, c’est suivi, on fait des adaptations et des évolutions. Ca va assez vite et du coup, il y a une vraie adhésion des opérationnels.

En utilisant ce processus, il est possible de monter des projets très vite : cette approche pragmatique enjoint chacun à se retrousser les manches et à avancer ensemble, pour aboutir à une solution utilisable au plus vite. À la fin du projet, des questionnaires de satisfactions sont envoyés aux directions métiers qui peuvent ainsi juger de la qualité des échanges avec la DSI et de celle du produit final. 

À retenir :

  • Fabrice Bullian ne demande pas à ses équipes de mener un projet de par eux-même pour mettre les utilisateurs face à une nouvelle application. Il est dans une approche collaborative, où les opérationnels sont tous parties prenantes du projet. Cela permet d’éviter les surprises à la réception du nouvel outil car les directions métiers ont évoqué leurs besoins, ont validé le développement de la solution et ont permis à la DSI d’orienter son travail au mieux pour répondre aux besoins. Le pragmatisme est la clé : Fabrice Bullian sait qu’une solution ne couvre pas 100 % des besoins des opérationnels. Il faut chercher une solution qui couvre entre 80 et 90 % des besoins, afin de travailler par la suite pour atteindre la perfection.


III) Etre DSI, c’est penser sur le long terme

J’essaie de ne pas rester la tête dans le guidon, de prendre un petit peu de recul et de me tenir informer de ce qui peut se passer à l'extérieur. [...] Si vous n’êtes pas au courant qu’un produit est au top et qui propose dix fois plus de choses que les outils que vous développez depuis des années, c’est pas fameux.

Pour essayer d’avoir un coup d’avance, Fabrice Bullian fait tout pour se tenir informer de l’évolution de l’écosystème de la transformation numérique. En restant dans son coin avec les outils que l’on connaît bien, on reste cantonné dans sa propre vision des SI et de la digitalisation alors que le monde autour de soi évolue constamment. Il invite également ses équipes à se renseigner sur les dernières avancées dans le secteur. Car c’est en étant curieux qu’il est possible de connaître de nouveaux process, de nouveaux outils, et de soi-même évoluer. 

Pour finir, Fabrice Bullian s’adresse aux DSI qui débutent et les invite à se développer autour de deux axes : 

  • Il faut savoir, connaître, être incollable sur les sujets dont le DSI parle au quotidien. Donc, il est nécessaire de bien prendre en compte l’existant, de le connaître par cœur.
  • Il est très important d’aller voir l’ensemble des opérationnels, pour comprendre leurs enjeux, leurs missions et surtout, leurs difficultés.
Quand vous allez discuter avec les opérationnels, ce sont eux qui vont vous remonter les problèmes qu’il y a pu avoir dans le passé, les potentiels axes d’améliorations qu’ils aimeraient bien voir. Si vous ne leur posez pas la question, absolument personne ne vous le dira. C’est au DSI d’aller vers eux, de les écouter, et de travailler ensemble.

Les métiers ne voient plus la DSI comme une contrainte, mais bien comme une aide à solliciter. Pour Fabrice Bullian, c'est donc en impliquant les métiers tout au long des projets, et en les exécutant de manière pragmatique que la transformation digitale peut être menée suffisamment rapidement pour s'adapter à un environnement changeant continuellement.

À retenir :

  • Se tenir informé est la clé du succès : les DSI ne peuvent pas se permettre de continuer à développer des produits qui offrent dix fois moins de possibilités que des nouveautés du marché. Être proche de ses directions métiers dès son arrivée permet de mieux comprendre les enjeux, les missions et les problématiques SI des opérationnels.

Conclusion

Au sein de KEYRUS, présente sur quatre continents, Fabrice Bullian a dû réorganiser ses équipes en trois pôles afin qu’elles puissent s’orienter vers une meilleure gestion des projets. Avec l’aide de responsables nommés dans chaque pays où l’entreprise est implantée, il peut suivre plus facilement l’avancée des projets dans chaque région du monde. 


Le pragmatisme est au centre de la stratégie qu’il mène. Il travaille en collaboration avec les différentes directions métiers afin de mieux comprendre leurs besoins et y répondre. Il ne s’attache pas au développement d’un produit répondant à 100 % des besoins : il sait que cela n’est pas possible immédiatement. Ensemble, ils tentent de choisir un outil qui répond à près de 90 % des exigences des opérationnels pour être le plus efficace possible dans l'exécution du projet. 


Enfin, être DSI nécessite d’avoir une vision sur le long terme : rester constamment informé des dernières nouveautés du marché et continuer à discuter avec les directions métiers sont les points clés d’une prise de poste réussie.


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Bertran Ruiz
CEO AirSaas

CIO Révolution : Le podcast des DSI modernes

Le podcast pour comprendre comme le métier de DSI est en train de changer. D'un métier technique à un métier orienté business, le DSI est la clef de la transformation de nos entreprises.

Chaque semaine, Bertran ruiz discute avec les CIO et DSI qui se livrent, et vous partagent leurs expériences. Un condensé de savoir et d'apprentissage.

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