“Accompagner l’utilisateur, les former, et en plus aujourd’hui, c’est hyper rapide. Là où il fallait à une époque faire moultes demandes pour avoir tes données, maintenant en quelques jours, voire quelques heures, c’est fait, t’as une première version."
"Tu agglomères à la fois une donnée externe et une donnée interne sur tel outil. T’arrives à synchroniser les outils et à partir de là, tu analyses très rapidement, des fois en même pas une demi-journée.”
Si habituellement pour devenir DSI, un expert passe souvent par la case responsable infrastructure et réseau, ce n’est pas le cas de Maxime Betbeder. Dans ce podcast, il revient sur sa première expérience au sein d’une entreprise de services du numérique.
Avant de devenir le responsable du système d’information du groupe Sigma, Maxime Betbeder travaillait pour une autre ESN, LinkByNet. Il a débuté au sein de cette structure en tant que product owner, au début des méthodes agiles, et a évolué en tant que responsable des équipes de développement SI et BI, et a travaillé plus particulièrement sur l’ITSM. C’est en 2019 qu’il devient le responsable du système d’information de l’ESN, Sigma.
I) Une transition de product owner à responsable des systèmes d’information. Le parcours atypique de Maxime Betbeder suscite quelques questionnements : comment a-t-il réussi à devenir RSI ? Quels conseils peut-on recevoir lorsque l’on débute à ce poste ?
II) La structure et le tooling interne de la DSI d’une ESN. Passé par deux ESN, dont l’une en tant que RSI, comment peut se structurer et s’organiser la DSI d’une entreprise où une partie des collaborateurs sont experts en matière d’IT et de SI.
III) Défis et techniques liés à la structuration et à la modernisation des SI. Maxime Betbeder se projette sur l’allure que pourrait avoir les SI, les DSI et leurs rôles dans les années à venir.
Sigma est une société de service, spécialisée dans l’infogérance de systèmes d’information, les logiciels (finance, CRM, etc.), la distribution, l’intégration et le business digital. A l’heure actuelle, le groupe compte 800 salariés, principalement répartis sur Nantes (avec quelques points à Paris, Strasbourg, Lyon et Toulouse). De Product Owner au sein de LinkByNet, Maxime Betbeder est devenu le RSI de Sigma, une évolution qui n’est pas si fréquente dans le milieu des systèmes d’information.
En plus de cela, Maxime Betbeder a obtenu un diplôme executive MBA grâce à une formation dirigée par EPITECH entre 2017 et 2019, pour acquérir une vision 360° des enjeux de chacune des directions. Il recommande aux nouveaux DSI de rejoindre un regroupement de DSI (un club DSI ou une communauté DSI comme Atout DSI, celui qu’il a rejoint). Ces groupes fonctionnent avec un principe de mentorat d’une durée d’un an (renouvelable) : un DSI mentor avec plusieurs années d'expérience a accompagné Maxime Betbeder. En faisant un point tous les mois, cela permet d’éviter les pièges classiques, de s’orienter vers la bonne, de se poser les bonnes questions au niveau des projets, des schémas directeurs, des feuilles de routes.
Dès son arrivée, il a réalisé une revue d’effectif et n’a pas hésité à discuter avec chaque membre de son équipe. Une bonne partie des solutions et des enjeux peuvent être comprises grâce aux équipes qui sont là depuis un bon moment.
Au sein d’une ESN, il faut partir du principe que la DSI n’est pas la seule entité détentrice du savoir. Pour Maxime Betbeder, plusieurs collaborateurs au sein de Sigma connaissent aussi bien le rôle de DSI que lui, si ce n’est plus. On retrouve ainsi des développeurs avec beaucoup d'expérience, des intégrateurs de logiciels, etc. qui sont des profils très calés en IT et en SI. C’est un fait qu’il faut prendre comme un avantage. Il faut travailler en commun accord avec chacun de ces profils experts.
L’équipe de Maxime Betbeder est composé :
Depuis quelque temps, différents outils tendent à être changés. Maxime Betbeder pousse beaucoup vers les SaaS pour leur tranquillité niveau SLA par exemple et sécuriser ses outils opérationnels. Là où il apporte le plus de valeur, c’est au niveau de l’interconnexion et l’interopérabilité entre les différentes SaaS et différentes briques, à travers les API et à travers une meilleure gestion de la data.
Sa vision de la DSI de l’avenir est la suivante : une équipe composée de profils product owner spécialisés métier avec une compétence technique internet de gestion de l’interopérabilité des SaaS entre eux et de gestion du data lake. Une composante supplémentaire s'intéresserait à l’applicatif pur et dur.
Pour pallier à ça, sur des outils qui ont beaucoup d’utilisateurs ou beaucoup de demandes, Maxime Betbeder met en place des gouvernances. Ainsi, il implique fortement les utilisateurs finaux dans le processus de demande et de voter sur l’ensemble des demandes. L’important étant de penser à l’échelle du groupe et de l’entreprise et non pas sur un petit groupe d’individus ou sur une seule personne. Progressivement, les collaborateurs comprennent que si demande il y a, il faut s’impliquer dans sa mise en place, s'entraider et ne pas déléguer uniquement à la direction ou aux programmeurs.
Ce qui est important lorsque l’on met en place ces gouvernances, c’est qu’un prototype (même si celui-ci n’est pas ergonomique) se dégage au bout d’un mois (au plus tard) afin que les gens qui les ont demandés voient si c’est bien l’outil qui répond à leur besoin. Car il est tout à fait possible qu’une demande formulée ne réponde pas réellement au besoin du demandeur. D’où l’importance de proposer quelque chose, même si ce n’est qu’une ébauche, pour se donner une idée.
Maxime Betbeder dispose d’un bon legacy, avec des applications plus ou moins âgées dont il faut s’occuper. Pareil au niveau de l’infrastructure avec ERP et CRM à changer et à faire évoluer. Il existe toujours ce dilemme de savoir s’il passe son infrastructure en cloud ou non et s’il passe tel type d’outil vers un SaaS ou pas. Il va également devoir revoir les fondations et l'architecture de base du SI, notamment avec cette interconnexion entre les différentes briques. Il ne néglige pas la partie sécurité qui arrive juste après.
Etant donné que les structures seront toujours en perpétuelle évolution, s’il se projette dans une vingtaine d’années, Maxime Betbeder considère qu’il y aura toujours des problèmes de legacy et il y aura toujours un legacy. Même si au moment où les outils sont choisis, le choix est réalisé avec parcimonie et avec toutes les précautions possibles et réalisables.
S’il n’est pas possible d’utiliser un tel procédé, il se peut que dans un futur proche, cela devienne possible. D’autres sujets apparaissent et rendent certaines manières de faire actuelles ou du passé, beaucoup moins efficaces. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il ne sera pas possible de rendre le legacy beaucoup plus souple afin d’aider les futurs générations à mieux le gérer.
De plus, Maxime Betbeder traque le temps passé par ses équipes sur chaque projet. A la fin de chaque exercice budgétaire, il détermine une enveloppe de temps qui sera par la suite analysée à la fin, afin de mieux définir et de mieux répartir les durées de travail pour les projets futurs.
Pour sa première expérience en tant que DSI au sein de l’ESN Sigma, Maxime Betbeder a immédiatement identifié les enjeux de la SI du groupe et a interagi avec les membres de son équipe afin de mieux les connaître. L’une de ses premières actions aura été de déléguer la gestion de l’infrastructure à des prestataires afin de lancer des projets à forte valeur ajoutée qui seront menés par ses collaborateurs.
Il n’a pas hésité à donner de l’autonomie à ses équipes, notamment au niveau des demandes. Il a mis en place un système de gouvernance permettant aux collaborateurs de travailler sur l’outil qu’ils souhaitent mettre en place et essayer de voir si celui-ci s’adapte réellement au besoin de l’équipe ou d’une direction métier. Il souhaite ainsi bâtir une équipe avec des profils de product owner métier, à même de gérer le data lake et les SaaS, deux composantes qu’il souhaite privilégier au sein de la SI du groupe Sigma.
The podcast to understand how the CIO job is changing. From a technical profession to a business-oriented profession, the CIO is the key to the transformation of our companies.
Every week, Bertran Ruiz talks to the CIOs and CIOs who are involved, and share their experiences with you. A compendium of knowledge and learning.