“Devenir manager n’est pas le seul moyen de grandir. De un, ça n'intéresse pas tout le monde, de deux, tout le monde n’est pas fait pour ça et enfin, s’il n’y avait que des managers, ils n’auraient plus personne à manager.
"L’idée, c’est aussi de proposer une vraie voie d’expertise, de la même manière que la voie management, sur l’IT, on a des principal engineers, des lead engineers.”
Avec le contexte sanitaire liée au Covid-19, une plateforme à tirer son épingle du jeu afin de proposer au grand public, la possibilité de prendre rendez-vous afin de se vacciner : Doctolib. Plongez dans les coulisses de l’équipe IT Services dirigée par Sébastien Louyot qui s’occupe de la SI interne de l’entreprise.
Ayant évolué dans différents secteurs technologiques (télécoms, informatique, startups Internet), Sébastien Louyot a commencé sa carrière professionnelle dans le secteur des télécommunications au début de la révolution Internet. Il s’est ensuite tourné vers l'entrepreneuriat en fondant plusieurs structures comme sa société holding Eldey Ventures, la start-up Cloudpapr ou Siinapse. Il est aujourd’hui le directeur IT Services de Doctolib.
I) La compréhension des besoins de l’entreprise au centre du travail de l’équipe IT Services. Comprendre les missions de Doctolib pour réussir à mieux se structurer, à mieux s’organiser et à proposer des solutions IT toujours plus performantes pour les patients, les praticiens et les collaborateurs en interne.
II) S’organiser au mieux pour lancer une vaste campagne de recrutement. Sébastien Louyot passe par une bonne structuration de son processus de recrutement avant de se lancer dans la recherche de talents.
III) Pallier les difficultés de recrutement en repensant sa manière de travailler. Même si Doctolib peut se targuer d’une belle marque employeur, Sébastien Louyot n’hésite pas à adopter des stratégies de recrutement bien rodées.
Depuis sa création en 2013, Doctolib se focalise sur trois missions principales :
Parmi ces milliers de personnes, on retrouve l’équipe IT Services dont Sébastien Louyot en est le directeur. Cette composante se concentre sur le SI interne de Doctolib au niveau du tooling, de la gestion et du développement de toutes les applications qui vont supporter les process business de la société. Une quarantaine d’employés travaille pour l’équipe IT Services, regroupés dans trois corps de métiers différents :
La firme étant présente au niveau européen, elle a dû réfléchir pour se réorganiser en tant que telle, en tant qu’organisation globale. Au niveau de l’IT, des équipes transverses ont été créées avec des français, des allemands et des italiens. L’aspect géographique n’a plus d’importance et les collaborateurs travaillent en anglais, ces équipes travaillent sur un scope global. Il n’y a plus de sujets en soi car les équipes se focalisent sur les 3 missions principales.
Il existe une exception, notamment pour les supports où la proximité avec les directions métiers est nécessaire et où poser un sujet l’est tout autant. Une organisation par pays a donc été conservée.
Dans sa stratégie de recrutement, Doctolib souhaite recruter un millier de personnes en 2022. Dans l’équipe de Sébastien Louyot, cela se traduit par l’arrivée prochaine d’une quinzaine de collaborateurs supplémentaires d’ici la fin de l’année :
Ces ouvertures de postes ont pour vocation à répondre à des besoins business qui sont liés à des nouveaux process, à des nouvelles organisations, à des améliorations sur des aspects déjà existants.
Quand on embauche un millier de personnes supplémentaires, il y a un turnover qui se produit, qui va très vite. A la fois pour des questions de productivité, d’expérience collaborateur et de sécurité, il faut être très efficace et automatisé sur tout ce qui est accès et droits. Lors du premier jour d’une recrue, selon son profil et le poste qu’il occupe, il aura accès au CRM selon les droits dont il a besoin pour exercer au mieux ses missions. Lorsqu'une personne quitte l’entreprise, ses droits sont immédiatement coupés.
Malgré le fait que Doctolib ait une grande marque employeur, les difficultés pour recruter sont existantes. Tout d’abord parce que l’entreprise a un certain niveau d’exigence au niveau des talents qu’elle recrute. Il y a également cette hyper croissance de la société qui met le recrutement sous tension. Enfin, de grosses structures sont en concurrence avec Doctolib. Sébastien Louyot fait notamment référence aux GAFAM.
Les marques fortes mises en avant lors du recrutement, c’est d’une part les missions de Doctolib, d’une autre part leurs valeurs et leur culture d’entreprise (autonomie, ownership, formation, plan de carrières). La stratégie de Doctolib est de recruter sur des profils junior à intermédiaire et d’être capable d’évoluer vers des postes à plus haute responsabilité. Doctolib a travaillé sur les possibilités d’évolution de carrière et en a dégagé deux potentielles : une voie management et une voie expertise.
Pour Sébastien Louyot, il est important pour les talents d’être dans une entreprise où ils sont mis en avant, où ils peuvent travailler sur les compétences, mais pas seulement sur leurs compétences techniques, et en acquérir de nouvelles. Des personnes ne sont pas forcément intéressées par l’aspect salaire mais aussi par les apports du poste qu’ils convoitent. Lorsqu’il reçoit des candidatures, tout le monde est mis sur un même pied d’égalité : c’est ce que les personnes peuvent apporter à son équipe qui l'intéresse, le diplôme qu’il a acquis passe au second plan.
Avec l'arrivée du Covid, Doctolib a dû revoir sa manière de travailler. Si de base, l’entreprise est ancrée dans une culture orale (stand up quotidien, tableaux récapitulatifs où chacun peut apporter sa contribution en ajoutant des post-it, peu de télétravail et présence quotidienne au bureau), elle a appris à travailler ensemble, à l’international, en télétravail durant cette période compliquée.
Grâce à cette flexibility policy, Doctolib s’est ouvert à un nouveau marché de recrutement : celui comportant les profils travaillant constamment en télétravail. Cela permet de recruter beaucoup plus largement et pas seulement dans les bassins d’emploi où l’entreprise est présente physiquement. De plus, l’entreprise ne recrute pas que des profils français, allemands ou italiens. Le fait que les équipes travaillent en anglais permet là aussi de s’ouvrir à un nouveau marché à travers le monde.
Pour s’ouvrir à la diversité des profils, notamment féminin, l’équipe de Sébastien Louyot a lancé l’initiative "Women in Tech” en travaillant sur l’aspect role mode (et les identifier) avec des meet up internes/externes, des talks, des blogposts en lien avec ce sujet. L’étape supérieure consistera à se focaliser sur le recrutement.
Au sein de Doctolib, l’équipe IT dirigée par Sébastien Louyot s’attèle à trouver les meilleurs outils pour l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise. Cela passe par une refonte de ses équipes afin de trouver la meilleure organisation de travail en lien avec les trois missions principales de l’organisme. Repenser sa manière de travailler permet aussi d’attirer de nouveaux talents. Malgré une marque employeur forte, Sébastien Louyot a quelques difficultés à recruter de par l’exigence des profils qu’il recherche, de l’hypercroissance de la société (notamment pendant la crise sanitaire) qui met sous tension le marché du recrutement et par la concurrence.
En s’ouvrant au télétravail, en n’hésitant pas à mélanger les nationalités au sein de ses équipes et à utiliser l’anglais comme langue principale de travail et en laissant une chance à toute candidature, Sébastien Louyot élargit son marché de potentiels talents et facilite son processus de recrutement.
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