“Il faut impliquer les gens pour deux raisons : la première, c’est qu’il faut expliquer le pourquoi du comment pour comprendre les enjeux du projet et la seconde, c’est qu’il faut que la personne puisse comprendre ce que vit la boîte. Finalement, il faut essayer de créer une culture d’entreprise étendue.”
Au sein de LittleBIG Connection, Eric Tinoco travaille avec des collaborateurs dispatchés dans les quatre coins du monde. Dans ce podcast, il nous explique quelles difficultés il a pour recruter ses talents et comment l’entreprise pour laquelle il est DSI s’est internationalisée pour franchir un cap supplémentaire.
La carrière professionnelle de Eric Tinoco débute au sein d’Helvetius Ingeniering en tant que Lead developer. Pendant six ans, il engrange de l'expérience et devient l’IT project director pour e-merchant. Il enchaîne ensuite plusieurs postes au sein de Monoprix, Mailjet et onepoint, tous en lien avec l’IT et le digital. C’est en février 2020 qu’il devient le DSI de LittleBIG Connection.
I) La DSI au centre du double fonctionnement de LittleBIG Connection. Proposant une SaaS pour relier les fournisseurs aux clients et vice-versa, la DSI est la plaque tournante permettant le bon fonctionnement de l’entreprise.
II) Une organisation et un recrutement international pour pallier la pénurie de talents. L’entreprise possède plusieurs hub à l’international lui permettant d’être présent dans plusieurs continents et de développer une stratégie de recrutement efficace.
III) Un recrutement possible grâce à la démocratisation du remote. Avec la démocratisation du travail à distance, LittleBIG Connection peut se permettre de recruter à l'international. Mais cela débouche sur de nouvelles problématiques.
En tant que DSI de LittleBIG Connection, Eric Tinoco s’occupe de la partie produit IT au sens large : développement, infrastructure, conception. L’entreprise est un provider de services SaaS qui met à disposition à ses profils de talents, d’experts et à ses clients, une plateforme permettant de relier ces deux mondes, et ce, partout dans le monde. La société accompagne ces acteurs, de l’expression du besoin, à la transaction finale.
L’entreprise propose cette diversité au sein de sa marketplace car elle considère que des ESN ont des compétences dans certains domaines de niche, tout comme les freelances qui peuvent également se démarquer. D’un autre côté, elle propose un VMS (vendor management system), une partie où l’objectif est de digitaliser la relation entre le client et le fournisseur, relation où des clauses, des contrats ont déjà été négociés. La société apporte des solutions digitales pour un meilleur accompagnement des deux acteurs.
Avec ses équipes composées d’une centaine de personnes, en plus de se charger de la partie tech produit, Eric Tinoco s’occupe de l’informatique interne. Avec plus de 200 employés au sein de l’entreprise, il est important que l’outillage interne ne présente pas de défauts. Il a également dû faire face, dans cette partie de son travail, au confinement liée au Covid-19.
LittleBIG Connection est présent en France (Paris, Lyon, Lille, Sud de la France), en Espagne (Valence et Barcelone), Tunisie (Tunis) et Vietnam (Hô Chi Minh). Cette présence mondiale s’explique par les subtilités qui peuvent exister selon les pays, d’où cette présence locale, et dans plusieurs continents (Europe, Asie, Afrique).
Le fait de s’être tourné à l’international est aussi une volonté induite par le recrutement. Par exemple, s’implanter en Tunisie a été quelque chose d’assez naturel pour LittleBIG Connection. Il existait déjà des liens avec des talents et le pays est francophone. Néanmoins, des difficultés subsistent dès lors que le contexte devient international et que l’anglais prime. Le choix du Vietnam a été un peu plus réfléchi, l’Inde avait été suggéré, mais le pays avait été considéré comme trop nearshore.
Le fait de s'internationaliser a fait évoluer les pratiques de l’entreprise. Le passage d’une langue comprise de tous par le passé (le français) vers une langue apprise (l’anglais) afin que les nouveaux arrivants puissent tout assimiler a nécessité pas mal de changement. Pour vérifier que le message passe bien, cela demande des double voire des triples confirmations. Afin de ne pas être trop perdu, l’entreprise a essayé de conserver des profils francophones dans ces pôles étrangers afin de pouvoir basculer vers le français si besoin.
Pour Eric Tinoco, le fait que certains membres de son équipe soient à l’étranger ou dans d’autres coins de la France est loin d’être un désavantage. Son seul prérequis consiste à essayer de se voir de temps en temps dans l’un des hubs de la société et qu’il existe la possibilité pour ses employés de se déplacer rapidement à Paris par exemple, pour les collaborateurs français.
Il est d’accord pour dire qu’avoir tout le monde sur le même plateau est un vrai avantage et qu’il sera difficile de trouver une meilleure organisation. Toutefois, il considère que les talents sont partout et qu’il faut se donner les moyens d’aller voir ailleurs, en ayant conscience de ce que cela peut impliquer.
Eric Tinoco considère qu’il faut faire en sorte d’impliquer les talents pour deux raisons :
Il n’hésite pas à aller sur place pour éviter de mettre ses employés de côté. Maintenant, il existe également la problématique des talents. L’exemple mis en avant par Eric Tinoco est celui de l’Inde. Ce pays possède des profils avec des compétences incroyables et qui sont talentueux mais la problématique est la même qu’en France : rareté des profils, coûts exorbitants, etc.
Parmi les critères cités par Eric Tinoco, on retrouve cette nécessité de mettre en avant le projet et de faire comprendre qu’ils vont participer à l’écriture d’une histoire. Il ne propose pas juste à la recrue d’exploiter ses compétences et les mettre à disposition de l’entreprise mais ils leur montrent qu’ensemble, ils peuvent faire de grandes choses pour faire grandir la société.
Un autre aspect rentre en compte : la guerre des salaires. Dans certaines zones du monde, être l’entreprise qui paie le mieux ne dure que quelques semaines. Eric Tinoco considère que c’est une guerre perdue d’avance et qu’il faut justement se focaliser sur ces valeurs de construction d’entreprise et d’internationalisation pour essayer de convaincre les talents.
Pour ce qui est de la marque employeur, c’est l’équipe marketing qui met tout en œuvre pour être reconnue dans les zones où LittleBig Connection souhaite recruter. Toutefois, pour le recrutement, même si cette équipe travaille d’arrache pied, il ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs mois voire plusieurs années que l’entreprise soit connue dans la zone car les talents, eux, n’attendent pas.
Avec la démocratisation du télétravail, cela a permis à LittleBig Connection d’aller chercher les compétences et les talents, là où elles se situent au quotidien. Des talents qui étaient un peu "masqués" de par leur position géographique. Ces nouvelles possibilités amènent une nouvelle problématique : comment réussir à conserver la proximité avec les directions métiers ?
Eric Tinoco propose à ses collaborateurs une journée d’immersion auprès d’une direction métier pour mieux comprendre les enjeux du département et les rôles qu’ont ces employés dans la société. Après, cette proximité doit fonctionner dans les deux sens : si l’équipe marketing souhaite vendre une des solutions que la DSI a mise en place, c’est important qu’ils sachent à quoi sert le produit, comment il a été développé, quelles sont ses fonctionnalités et qu’ils puissent répondre à toutes les questions que lui posera l’acheteur.
Au sein de LittleBIG Connection, Eric Tinoco est à la tête d’une DSI dont les collaborateurs sont pour la plupart en télétravail ou à distance. Cela est induit du fait que sa stratégie de recrutement ainsi que la stratégie de l’entreprise est portée sur l’international. Pour recruter de nouveaux talents et dénicher de nouvelles compétences pour ses projets de plus en plus complexes, il n’hésite pas à aller dans les zones où se trouvent ses talents au lieu de les obliger à les faire venir en région parisienne, par exemple.
Avec la démocratisation du remote et une présence de l’entreprise sur plusieurs continents, le défi semble concret. Toutefois, il amène de nouvelles problématiques : comment réussir à impliquer des employés qui ne sont pas sur site et comment faire en sorte qu’il puisse exister une proximité entre les directions métiers et la DSI ?
Sa solution : essayer d’impliquer les gens au maximum en leur proposant de construire ensemble un projet cohérent où les recrues mettent leurs compétences au service de l’entreprise et où leur travail sera clairement mis en avant en externe. Eric Tinoco n’hésite pas à proposer à ses collaborateurs une immersion totale avec les directions métiers, qu’il invite également à mieux comprendre les enjeux de la DSI.
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